Le gouvernement persiste dans son projet de mise en place des franchises. Elles sont désormais inscrites dans le budget 2008 et financeront des chantiers prioritaires de santé publique.Qu’en sera-t-il de la prise en charge de ces franchises par les mutuelles ? Dans le respect des contrats responsables, les complémentaires ne pourront pas les prendre en charge sous peine d’être soumis à la taxe sur les conventions d’assurance (TCA). Elles pourront toutefois les rembourser mais attention au report sur les cotisations qui devraient augmenter d’environ 10%.
Mais comment cela va-t-il se passer ? C’est très simple : les montants des franchises seront déduits de vos remboursements et en cas de tiers payant, le prélèvement se fera sur les actes ultérieurs, comme actuellement avec le forfait de 1€. Le montant sera plafonné à 50 € par an et s’ajoute au plafond déjà existant de 50 € pour le forfait de 1€.
On nous parle de volonté de responsabilisation des assurés. Mais comme l’a souligné J.P Davant, Président de la Mutualité Française, il ne faut pas oublier que ce sont les médecins qui prescrivent les médicaments et les actes médicaux. Dans le même temps, on revalorise le tarif des consultations et on promet même une nouvelle hausse en Juin.
On nous dit ensuite que le montant de ces franchises sera destiné aux traitements d’Alzheimer, du cancer et aux soins palliatifs. Donc, il n’est toujours pas question de redressement du déficit de la Sécu…
Peut-on réellement croire que les 850 millions seront suffisants pour trouver des remèdes ? Et si un jour, nous sommes atteints par un cancer ou Alzheimer, ne devront-nous pas mettre la main à la poche pour régler les soins dont nous aurons besoin ?
En conclusion, pas de véritables réformes à l’horizon, des chiffres alarmants et seulement un sacrifice de plus demandés aux assurés. La réforme de 2004 n’a pas apporté les résultats escomptés et rien n’est garanti quant à l’impact de la mise en place de ces nouvelles franchises.
La Rédaction
Source : AFIM
Libellés : déremboursement, franchise, qualité des soins, réforme, sécurité sociale